Depuis plusieurs années, la FOHM comme ses membres constatent des difficultés croissantes concernant la sécurité des locataires dans les habitations pour les personnes à risque d’itinérance ou étant très fragilisés sur le plan économique, social ou de la santé. Qu’il s’agisse d’actes d’intimidation venus de la rue ou entre les locataires, ces situations tendent à s’aggraver, car les locataires vulnérables hésitent souvent à porter ces faits auprès de la police par peur de représailles. Ils entretiennent également une relation de méfiance quand il ne s’agit pas de crainte envers la police.
Lien de confiance avec la police
Afin de renouer, ou de créer un lien de confiance entre les locataires et les services de police, et permettre aux locataires de faire valoir leur droit et améliorer leur sécurité, la FOHM initie cette année un projet de lutte contre l’intimidation en collaboration avec les postes de police 21 et 22. Depuis mars 2022, ce projet bénéficie pour trois ans du soutien financier du ministère de la Famille dans le cadre d’un appel à projets de lutte contre l’intimidation.
Le projet est actuellement implanté dans six immeubles de type maison de chambres et studio (200 logements) dans l’arrondissement Centre-Sud. Il consiste à former les intervenants en soutien communautaire et les locataires sur ce qu’est l’intimidation, à développer des ateliers sur comment agir si on est victime ou témoin d’intimidation, ainsi que des outils pour organiser une communication stable entre les habitations, les postes de police et les services du réseau de la Santé. Pour ce faire, un Comité sécurité des locataires animé par un agent pivot a été mis sur pied. Des rencontres régulières entre les partenaires, mais aussi entre les policiers sociocommunautaires et les locataires ponctuent l’avancement du projet.
Créer un modèle à reproduire
Les participants cherchent à développer une approche multisectorielle permettant aux habitations communautaires de construire, avec et pour leurs locataires, un milieu de vie sécuritaire où ils peuvent développer leur pouvoir d’agir.
Après une première année durant laquelle le travail se limite à ces six immeubles, le projet prévoit le déploiement du modèle et des outils auprès de plusieurs OSBL d’habitation s’adressant au même public. À terme, nous souhaitons pouvoir transmettre à nos membres tous les outils nécessaires pour reproduire ce type de collaboration, les adapter à chacune de leur situation et de leur mission, afin que leurs locataires puissent accéder sans réticence aux services de police, faire valoir leurs droits, et vivre dans un environnement exempt de toute forme d’intimidation et de violence.