Des investissements durables à prévoir au-delà de chaque 1e juillet
Montréal, le 18 septembre 2020 – La Fédération des OSBL d’habitation se réjouit de la conclusion de l’entente qui permettra au Québec de recevoir 1,8 G$ attribué dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
Au Québec, présentement, ce sont 305 590 ménages qui ont des besoins de logements adéquats et qui correspondent à leur capacité de payer. À Montréal, où la crise du logement sévit plus grandement, 23 000 ménages figurent sur la liste d’attente de l’OMHM et, pour la première fois, on peut voir séjourner sur la rue Notre-Dame, un campement de plusieurs dizaines de personnes sans logis.
Répondre à la crise du logement seulement durant la période du 1e juillet ou en saupoudrant des sommes dans diverses mesures éphémères n’est plus une stratégie. Il faut avoir un plan solide à long terme. La spéculation des immeubles résidentiels à Montréal entraine une forte hausse du coût des loyers. La mesure la plus porteuse demeure la construction ou l’achat-rénovation de logements sociaux et communautaires. La création de logements locatifs sociaux à un effet important sur les taux d’inoccupation et, par le fait même, sur les prix des logements sur le marché privé.
De plus, distribuer des suppléments au loyer (PSL) dans le domaine du logement privé ne peut être une stratégie adéquate à long terme. L’expérience d’autres juridictions qui ont privilégié l’octroi de ces subventions démontre que ce type d’aide ne fait que contribuer à la hausse générale des loyers et que cette mesure bénéficie davantage aux propriétaires. Aussi, ces PSL n’obligent pas les propriétaires à procéder à l’entretien des logements malgré cette hausse. Les logements dits « abordables » qui ont été construits dans des programmes tel que Logement abordable Québec (LAC), ne sont pas non plus une solution puisque ces logements n’avaient d’abordables que le nom et ne pouvaient obtenir de PSL. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’attribuer tout nouveau PSL dans les unités de logement social et communautaire déjà existantes ou à venir.
Les ménages à faible revenu sont parmi ceux qui occupent des emplois très utiles à la société par exemple, les préposés aux bénéficiaires ou les travailleurs en épicerie qui ont servi avec générosité durant la pandémie. Ils se doivent d’être logés dans des logements adéquats pour leur famille et à un coût leur permettant d’assumer leurs autres besoins. On parle ici souvent des femmes, des familles monoparentales, des personnes handicapées, des autochtones ou d’aînés dont le seul revenu est la pension fédérale, des personnes racisées – trop souvent victimes de discrimination de la part des propriétaires – qui se retrouvent avec des logements insalubres, onéreux ou trop petits, situés dans des secteurs éloignés des principales activités de la ville.
La Ville de Montréal travaille sans relâche pour trouver des solutions à la crise du logement. Par exemple, la Ville a mis en place un droit de préemption leur donnant maintenant la possibilité d’acheter des terrains avant qu’ils ne soient vendus au privé pour y construire la plupart du temps des condos. Malgré la disponibilité de terrains, il semblerait qu’il n’y ait plus de fonds dans le programme Accès Logis pour la construction de logements sociaux et communautaires.
À son arrivée au pouvoir, le 1e octobre 2018, le gouvernement de la CAQ a promis la construction de 15 000 unités en cinq ans, des unités qui étaient d’ailleurs déjà programmées par le passé par le précédent gouvernement et qui n’étaient pas sorties de terre. En 2018-2019, seulement 835 unités de logement ont été réalisées, et 1019 en 2019-2020. Deux ans plus tard, nous sommes bien loin encore des 15 000 unités promises.
Compte tenu des besoins, la réalisation des 15 000 unités déjà programmées ne pourra répondre aux besoins des ménages et alléger la crise du logement. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de débloquer rapidement les fonds nécessaires afin que le programme Accès Logis puisse continuer d’opérer et de programmer au minimum 10 000 unités additionnelles en les incluant au cœur du plan de relance économique. La relance de l’économie québécoise doit aussi passer par la construction de logements sociaux et communautaires.
Nous espérons donc que le gouvernement du Québec investisse les nouvelles sommes rapidement et dans une perspective d’apporter une réponse à long terme à la crise du logement.
Chantal Desjardins
Directrice générale
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Sources
Myriam Olmand, agente de liaison et aux communications
Bureau : 514-527-5720 #48 | Cellulaire : 514-947-0041
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