Montréal, le 21 juin 2023 – À quelques jours du 1er juillet, date fatidique pour de nombreux ménages québécois, les fédérations régionales d’OSBL d’habitation, de concert avec le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH) tirent la sonnette d’alarme : les promesses en matière de logement ne suffisent plus.
Nous réclamons aujourd’hui un plan de sortie de crise qui misera sur plus actions structurantes, dont le développement rapide de logements sociaux et communautaires. L’habitation communautaire demeure une solution de premier choix pour résoudre la crise du logement et offrir des logements réellement abordables et à long terme aux ménages dans le besoin. À la fois organismes communautaires ancrés dans leur milieu et entreprises d’économie sociale qui contribuent au dynamisme et au bien-être des communautés, les OSBL d’habitation s’offrent depuis des années comme une bonne solution, garantissant l’efficacité et la pérennité des investissements publics.
Actuellement, le marché est déséquilibré, et ce sont les ménages à faible revenu qui en souffrent. Le gouvernement doit se doter d’une orientation claire, doublée d’un financement suffisant visant à doubler la part du logement hors marché dans le locatif, et s’assurer que toutes ses interventions contribuent à l’atteinte de cet objectif.
La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a pointé du doigt plus tôt dans l’année la lenteur des groupes communautaires à développer les projets d’habitation ayant obtenu l’aval de la Société d’habitation du Québec (SHQ), mettant du même coup au rancart le programme AccèsLogis, prétextant son manque d’efficacité. Sa solution de remplacement ? Le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), qui réserve une place aux promoteurs immobiliers privés, évacuant, entre autres, la notion de logement social, au profit de celle d’une prétendue abordabilité. « On nous avait pourtant promis que le PHAQ serait plus rapide et meilleur en tout point. Pourtant, un an après l’annonce des 41 projets d’habitation retenus dans le cadre du premier appel de propositions du PHAQ, aucun des 1723 logements n’a été construit», soulève Chantal Desjardins, directrice générale de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal.
Dans les pistes de solution lancées par la ministre de l’Habitation, nous voyons d’un très bon œil l’idée d’accélérer l’achat d’immeubles déjà existant par des organismes à but non lucratif pour les protéger de la spéculation immobilière. L’un ne va pas sans l’autre : ensemble, la construction de logements sociaux et la préservation du parc de logements abordables actuellement existants auront un effet structurant sur le marché de l’habitation. «La ministre s’apprête à déposer un plan d’action, mais le Québec n’a toujours pas de véritable politique en matière d’habitation qui pourrait guider des actions structurantes à plus long terme, ainsi que des objectifs à atteindre pour sortir de la crise», conclut la directrice de la FOHM.
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