La FOHM se réjouit que Montréal aille de l’avant avec son pouvoir d’inclusion.
Le fait que la Ville puisse enfin contraindre les promoteurs immobiliers à inclure des logements sociaux dans leurs projets résidentiels, sans être limités aux projets nécessitant une modification dérogatoire, représente une réelle avancée par rapport à la stratégie d’inclusion actuelle, qui est exclusivement incitative.
Or, bien qu’un Règlement pour une métropole mixte représente une avancée, il soulève questions et inquiétudes quant à sa capacité à répondre à ses objectifs, particulièrement pour les ménages locataires qui représentent 2/3 de la population montréalaise et dont près de 40 % d’entre eux (près de 180 000 ménages) dédient plus de 30 % de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels, avec un revenu annuel médian de 18 812 $1( 1 Source : Recensement de 2016 ; commande spéciale du FRAPRU à Statistique Canada.).
Le développement économique récent de la Ville de Montréal a vu le paysage du logement changer drastiquement au cours des dernières années. Malgré cela, Montréal demeure le lieu de vie de nombreuses personnes à faibles revenus et à besoins spécifiques (aînés, personnes à risque d’itinérance, personnes aux prises avec des enjeux de santé mentale, des handicaps physiques ou des limitations fonctionnelles, etc.) et il nécessaire que le développement de logements à Montréal prenne en compte les besoins de cette population et défende une véritable mixité sociale.
Les pouvoirs dont dispose désormais la Ville de Montréal à titre de Métropole lui permettent de développer des logements correspondants aux besoins de ses habitant.e.s, il est donc nécessaire que le règlement pour une Métropole mixte le prenne en compte. Cela doit passer par une vision du logement comme un besoin essentiel et outil de la citoyenneté, et non comme une marchandise ou opportunité d’affaires, c’est-à-dire par le développement prioritaire de logements hors marché, sans but lucratif et subventionnés. Si le présent Règlement met en avant l’idée de mixité, c’est d’abord pour promouvoir la diversité des formules de logements. Pourtant, il faut être attentif à ce que cette diversité de formules réponde à la diversité des besoins, dans un contexte où 70 % des Montréalais.es estiment qu’il est devenu inabordable de se loger à Montréal.
Ainsi, aussi enthousiaste que soit la FOHM, elle invite la Ville à revoir significativement son objectif de logements sociaux (sans but lucratif, subventionnés) afin de répondre aux besoins des personnes les plus fragiles, et afin de permettre un contrôle du marché locatif privé par la concurrence d’un important parc locatif aux loyers réellement abordables.
Mémoire de la FOHM - Métropole Mixte